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Eric VOLAT

Djamila

Au son des prières, des versets coraniques,
Djamila s’endort, rêvant d’un monde édénique.
Compagnons du jardin, maman, papa sont là,
Et veillent sur le sommeil lourd de Djamila.

Dans le ciel plombé, c’est comme une nuée d’averse,
De tonnerre et d’éclairs, la nuit se disperse.
Des oiseaux d’acier pleurent des larmes de feu,
Répandant les affres d’un triste boutefeu.

Bien des humains prennent le chemin du Géhenne,
Et rejoignent les djinns en dispensant la haine.
Ces hommes, ils ont des cœurs pour ne pas savoir.
Ces hommes, ils disposent d’yeux pour ne point voir.
Leurs oreilles ne leurs servent pas à entendre.
Leurs mains, elles ne savent pas donner, mais prendre.

Djamila se réveille et Djamila à peur,
Chaque coup de tonnerre ajoute à sa torpeur.
Djamila n’entend plus de bruit à son oreille.
Djamila dort, les compagnons du jardin veillent.

Djamila, je voudrais pouvoir panser tes maux.
Djamila, je voudrais pouvoir penser tes mots,
Espérer la colombe revenir en Perse,
Et remonter le chemin, dans le sens inverse.

Avril 2003