Je t'aime
Toi, que mon coeur a pris en mire,
Comme je voudrais qu'il me soit permis de dire:
Tu me dois de la tendresse,
Tu me dois de l'amour,
Mon coeur sans toi se blesse,
Dès les premiers rayons du jour.
Je me surprend à rêver ton amour,
Ne sachant pas si tu en as envie en retour.
Je voudrais que tu m'aimes,
Simplement parce que je t'aime, moi.
A-t-on idée d'aimer l'emblème,
D'un être qui ne nous aime pas?
Cela serait raison suffisante,
Pour tuer l'amour et cesser de s'y méprendre.
Pour peu, je mendierais bien quelques caresses,
Que je savourerais tout doucement en pleine ivresse.
Hélas! Je ne veux pas à mes côtés,
D'un semblant d'homme, d'un prisonnier.
Moi qui, plus fragile qu'une glace,
Devant la froide indifférence,
N'aurais jamais voulu la place,
De celles qu'on dit dépendantes.
S'accrochant à l'amour,
Petites proies au piège de vautours.
Moi qui, plutôt fière,
De chasser du revers,
Ceux à qui je ne plaisais pas,
Moi qui, pas plus loin qu'hier,
Étais encore l'amante de la rivière.
À qui j'étais plus fidèle,
Qu'à tous les mortels.
Moi, qui fut tout cela,
Je fléchirais devant toi,
Te suppliant presque de m'aimer,
Et à moi te donner?
C'est moi ,cette personne qui aujourd'hui,
Prierais le ciel pour croiser ta vie ?
Mais quel est donc cette folie insensée,
Qui s'empare de mes pensées?
Qui est cet enchanteur , ce grand sorcier,
Qui de toi m'a imprégné?
Je sais que cette folie ne me réduira point,
A faire de moi l'esclave du petit matin.
Que je ferai comme toujours,
Attendant un signe de l'amour.
Mais comment te dire l'ardeur qui m'habite,
Mes passions qui brûlent et crépitent?
Toi, que mon coeur a prit en mire,
Et vers qui sont tournés mes désirs,
Toi, pour qui mon ciel chavire,
Et pour qui une simple pensée me fait sourire,
Toi, dont je porte maintenant en moi l'emblème,