Une nuit sans sommeil, sans nuage et sans lune, Sur le sable noirci au sommet d’une dune, Sous l’espace assoupi, bercé par le silence, Quelques grains de poussière en essaim ensemencent L’océan et poinçonnent le ciel où s’inspirent Les Parques dont les sombres desseins réverbèrent L’infini. Mi-closes, mes paupières aspirent Dans les ténèbres étincelles et mystères Aux faux airs d’artifices, Hana Bi* de lumières Pour frissons d’étoiles lointaines qui expirent Le temps. J’enfile alors perles et destinées Sur le fil sinueux du hasard bigarré.
Quand, Pénétrant l’atmosphère, Un soupir éphémère Télescope un instant mon âme tout entière.
Dans les rets du filet Stellaire feu follet Dont la traîne m’emmène au-delà des frontières.
Enlevé, je m’accroche et voyage à cheval Au dos d’une comète à l’allure infernale. Sans trop me consumer à tant de frénésie, Je puise l’énergie dans chaque découverte Au cœur des galaxies. Autre fils de Laërte, Amoureux des astres, oracle et walkyrie, Je promène tout ouïe mon esprit à l’affût, Toujours en quête de la stance d’or cousue D’une portée céleste aux rondeurs pulsatiles Qui fredonnent en chœur quelque refrain fragile. Et leurs douces mélodies des âges d’antan Respirent au passé de leur souffle présent. Gorgées de souvenirs constellés, mes pupilles Pétillent d’un bonheur si radieux qu’il scintille A la surface argentée de l’onde-miroir Pour s’y laisser cueillir et mourir dans le soir ; Flou reflet du rêveur qui se mire Narcisse Et se plonge à jamais au fin fond des abysses.
Lassé, Je délaisse l’éther Et regagne la Terre, La plage désertée Où la mer a passé.