Les nuits de pleine lune Se télescopent très haut Sous les cieux des tropiques Les rêves ancestraux Des girafes élastiques Leurs cornes veloutées Jaillissent multipliées Au-dessus des savanes Et leurs corps de titans A l’abri se pavanent Sous les lunaires ombrages Des acacias disparates Dont elles ruminent les feuillages Depuis la nuit des temps Bien droites sur leurs pattes Leurs voix de baryton Génèrent à l’unisson La douce cantate D’une nuit désirée Où leurs cous longs, très longs Où leurs cous étirés Toujours plus long à force d’allonger Générations après générations Autoriseraient l’une d’entre elles A croquer les mystères Du cercle friandise A croquer la première L’astre de leurs convoitises Au goût de miel Ou d’amertume
(le texte est un calligramme plein représentant une girafe sous la pleine lune)