Ta chevelure feu rend le soleil jaloux Car plus que l'Hélios elle réchauffe mon coeur. Et je le suis aussi, quand elle porte à tes joues La caresse, que secrètement ma main meurt
D'envie de dérober comme un souvenir doux. Laisse-la parcourir, tel l'aveugle liseur Les vierges reliefs qui s'étendent dessous Tes amandes mi-closes, rêvant d'un ailleurs
Où te mènent les mots courant sous ton regard. Mais déjà tu refermes l'ouvrage et t'enfuies Vers un autre rivage, me laissant hagard.
Jamais tu ne sauras ces lignes inspirées Par un furtif hasard qui, cruel, réunit Deux âmes esseulées pour mieux les séparer.