Résonnent les tambours dans le granite blanc, sonnent les trompettes, clairons et chants, fendent l'air les flèches et les épées dans l'effrayante hystérie d'une estivale soirée.
La foule s'amasse et beugle, les chiens s'excitent et hurlent, calme, le prisonnier contemple la lune.
Les liens, de sa chair, se repaissent, sur son visage émacié les regards convergent, de pulsions mortelles les cœurs tressaillent, mais calme, le prisonnier contemple la lune.
Des coups déchirent ses membres décharnés, des cris sauvages troublent sa dernière pensée et toujours redouble la fureur de l'assemblée.
L'animale haine des hommes s'allume, on le tue, on le tue pour ses idées mais son âme s'envole dans l'éternité, et toujours croyante contemple la lune.