Des êtres insipides dans ma vie sans goût, pourtant Fanfarons éclatants et toujours chantants, A produire artifices de joie et sphères irisées, Excusez cependant, mes yeux fatigués.
Il pleut des morts sur la planète bleue, On les reçoit sur des ondes, en cadavres tout fins ! Pourquoi pleurer ? Une minute, pour eux les malheureux, Et valse le champagne, dans les coupes sans fin.
Des paysages à se damner, des beautés cachées Dans les cavernes de Robinson Crusoé, Où seuls le poète, ou bien l’éveillé, Viendront méditer, et s’en amouracher
Aux senteurs exotiques d’un vieux calumet, Posé entre les lèvres de son maître africain, Enivrant les boubous comme des graines d’ivraie, Fumées fricotant - canailles !- avec le Destin
En passant par les folles dunes marines, Recueillant le halo de la lune mandarine, Et la grand-voile en reflet, de ténébreux navires Chahutés par les flots, oiseaux fragiles ou tristes sires.
Moi j’ai vu ces merveilles pêle-mêle, Jamais souillées, mais toujours belles Au fin fond de mille yeux noirs et rieurs, Qui les chantaient limpidement, pleins d’ardeur.
Alors pourquoi atteler nos cœurs à des robots d’argent, Si on peut s’envoler sous les étoiles en dansant, Et fusionner nos âmes dans un feu brûlant, Pour renaître multiples dans un phénix flamboyant ?