Les nuages s’écartent des fenêtres sans rideaux Laissant la pièce s’emplir de lumière couleur Miel, chaud de dansantes flammes passionnées.
Le silence d’une cascade se fait entendre, Une ronde, farandole qui vit toute seule, Et des notes s’échappent d’un vieux piano terni Traversant l’espace d’un seul trait, Un trait bleu qui vibre. Comme des pattes d’oiseaux la mélodie Prend ses quartiers sous nos crânes, Elle effleure, simple bruissement, Nos raisons froides, découvrant ses ailes De perdrix blanche.
Et sous le bec têtu qui pioche ma tête Mon cœur se réveille, sortant d’un triste songe, Et mes bras, mes jambes quittent leur torpeur d’homme Et je ne suis plus un pantin citoyen Mais l’humble arlequin de la Muse, Qui lui donne son corps éperdument ! Les yeux ouverts comme les morts Le sourire peint sur mes lèvres écarlates, Et mes cheveux ceints d’une auréole d’or Je suis la Valse, La Valse belle qui prend nos corps Mortels, dans son sein d’amante Éternelle Le corps bombé et les cheveux virevoltant Je danse la Valse hors du temps La valse passionnée La valse Belle
Et je danse tour à tour sur la montagne Dans le ciel et les nuages Sur les eaux miroir d’un lac de lumière ! Je gravis les cimes bleues enneigées, Vêtue des étoiles étincelantes, De tes divines mélopées, m’anéantissant Dans chacune de tes Beautés ! Musique, ma vie, mon âme ! Mon cœur a si mal de t’aimer !