Trajet de vie
Un homme fatigué, avance, titube et s’arrête,
Ne pas tomber surtout,
Trois notes retentissent, une odeur de cigarette,
Et les paroles amères d’un fou.
Les yeux, hagards papillons posés sur les rails,
Et la pensée, divaguant, crie « qu’on s’en aille » !
La foule, sardines en boîte-wagon,
Murmure « je t’aime, à bientôt ».
Attendre encore, ce n’est pas le bon,
Bon une petite pièce et croque -morceau.
Ding ding dong « le train……….retard »
Trouver un coin, genoux croisés
Le regard, triste et inoccupé
Se fixe sur les corps tourbillonnants,
Grande valse sous la lumière blafarde,
Née du seigneur temps.
Ding ding dong « le train……….voie B »
Ah joie, joie !
Vite, vigueur juvénile retrouvée
Les jambes, sur le quai-la java !
Assis, droit, tranquille,
Un visage, reflet sur la vitre,
Effacé si vite, si fragile.
La vitre aux visages, est le-pupitre !
Gauche, droite, tournants,
Passager brinquebalé !
Rires d’enfants,
Clins d’œil échangés.
Le train arrive en gare,
Fraîcheur du ciel, odeur de terre,
Gouttes de rosée sur le verre,
Le voyageur est monté ; cafard.
