Il y a des poèmes qui se jouent de ma tête, Ils bruissent et disparaissent comme des feux follets Qui au calme de l'ombre folâtrent gaiement, A mon approche ils s'évaporent effarouchés.
Ils sont parfois comme un son effaré et troublant Sorti de nulle part des cordes enfiévrées de mon violon, Un instant ils restent accrochés vibrant l'air D'une note imprévue fugitive et frissonnante.
Et moi comme un gamin j'essaye de saisir Le mot et le son qui s'éclipsent comme un éclair, Je retiens et prolonge la joie d'une vision Qui s'épuise dans l'onde indolente de ce poème.