A la lumière d'une lampe gaie Pendue sur sa jambe Comme une blanche ballerine Dansant seule sur une scène à l'envers, Ma mère à grand zèle passe au tamis Un bol tout plein de semoule Pour le repas de ses sept enfants Et de son homme. Une colline de lentilles oranges Elle vérifie aussi un à un, Qu'il n'y est pas un petit insecte Dans l'assiette de ses très chers. Lourde est la tâche de son jour, nous le savons. Mais, ne saurais tu pas Maman, Nettoyer les noires araignées et les insectes Qui rodent dans les recoins de nos âmes? Mais bien pauvre et sec était son temps libre, Tout comme le pain aux lèvres sèches D'une cabane lointaine et solitaire Dans les pôles gelés de leur silence. Dur et long le labeur que tu m'as laissé Tamiser les mots amoncelés dans le bol de la vie.