Le même soleil hâle mon visage, Les mêmes averses fouettent Avec liesse les linges accrochés, Dans les deux rivages de la méditerranée.
Ici, à l'est demeure ma patrie.
Là-bas, sur les murs des maisons De Tunis recouverts de vert Fleurit la blancheur du jasmin. Les marchés jubilent leurs pêches, Avec maints transports de voix et de couleurs. Les poissons lorgnent vers les passants nonchalants Et les enivrent de leurs effluves envahissants. Les heurts gaillards des dés du tic-tac S'affalent entre les gorgées de limonade Et la fougue allègre des joueurs de belote.
Mon cœur réside ici à l'est, Là-bas les géraniums rouges suintent Encore des vagues de nostalgie.