Mon ami
Tu es un petit cahier,
Un cahier d'écolier,
Sur tes blanches pages,
J'écris ma joie, ma rage.
Je dépose d'une fine écriture,
Hésitante et immature,
Mes échecs et mes aventures,
Sur tes feuilles d'un blanc pur.
Je cherche dans un coin de ma tête,
Les vieux souvenirs, les vieilles amourettes,
Je laisse une trace indélibile,
Telle les ornières d'une automobile.
Mon vieux cahier de brouillon,
Tu ressembles à un torchon,
Tu es plein de mes ratures,
De mes rayures, de mes épures.
Bientôt, j'aurai noirci tes pages,
Tu seras tout à mon image.
Dans un coin, je te cacherai ;
Personne ne pourra te trouver.
Plus tard, des mains d'enfant,
Te trouveront, Cher Cahier,
Tu sentiras le vieux grenier,
Tu retrouveras un souffle d'antan.
Tes pages auront jauni,
Moi, ton amie je serai partie.
Une petite fille t'effeuillera,
Mon écriture, elle déchiffrera.
Tu vois, mon vieux cahier-amant,
Ces petites mains d'enfant,
Ce seront celles, de mon petit-enfant,
Qui le gardera, au-delà du temps.
