Sa cape ondulant sous le vent, elle semble si belle. D'un doigt, elle vérifie le fil de sa faucille : Sa longue lame est sans pareil, et sans appel. Prenez garde, car jamais cette dame ne vacille.
Son charme attire, son coeur est sculpté dans la glace. Ne vous leurrez pas, elle vous compte dans ses proies. De son éternelle chasse, cruelle, elle ne se lasse ; Et dans l'ombre de ses pas, tout espoir se noie.
Pourquoi vous cacher ? Vous ne lui échapperez : Lorsqu'elle entame sa moisson, ses yeux se ferment. Sa faux crisse tandis que crient les tiges dorées ; Elles se courbent, s'affaissent, et sur l'acier le sang ge
Dame au manteau noir, ne remarques-tu donc pas Que tu coupes avant l'heure, le champ à peine semé? Ta récolte sera bien maigre; nul gain ne viendra Si ton blé ne peut atteindre maturité.
Mais la Mort demeure insensible face à mes cris; Elle fauche sans se soucier des pertes occasionnées. Son sac d'âmes implorantes traîne sur le sol meurtri, Que seules la douleur et les croix viennent panser.