La sensation est ineffaçable, Je ne peux m'échapper qu'impalpable; Je glisserai à travers ces bulles funestes, Et reposerai, immuable, bercée par les vagues célestes;
Mais la mélodie qui chuchote, élégiaque, me réveille, Elle amasse cette souffrance éternelle; Les sens se réjouissent de la situation, Ma frêle Raison , elle, fuit cette invasion...;
Mon esprit ainsi angoissé et tourmenté se prélasse Dans un Lit funèbre de Plaisirs nébuleux lassent De chercher le souvenir Majestueux des fusions Oubliées dans les abîmes enflammées des passions...;
Et je me sens alors entraînée vers des chemins sans lumière, Où le végétal n'a plus de parfums ni de mystères, Où le ciel libère des nuées de poussières épaisses D'amertume âcre et d'haines aliénées et où sans cesse
Des coups terribles venant de broiement rocheux cognent Des corps rachitiques branlant leurs dernières charognes; Des petits anges maudits sortent alors du Néant Dévoilant des sourires noirs comme l'Univers impudent!
Se dirige alors vers moi ses horribles Créatures, Qui cherchent dans mes deux astres livides une lueur obscure Et moi pauvre poète déchue laisse ces misérables chérubins Aspirer mon être, submerger de rêves défunts.