Le soleil à son ultime faîte brûle la terre Rayons obliques perçant l’armure des mers Tels les lances de héros de mythologie Ils fendent l’écume et sèchent les pluies
Du haut de ma tour, vestige d’histoire séculaire Le visage ridé par le plomb humide des âges J’aperçois au loin comme à travers les enfers Un homme creuser le sol d’une indicible rage
Des larmes incandescentes s’écoulent sur la terre Qui enflamment les airs et chauffent la mer Le ciel est chargé d’un courroux de mythologie Qui assèche l’air avant que ne vienne la pluie
Mon esprit affolé reconnaît l’ermite boiteux Car il se porte droit avec un bâton de feu Vêtu de noir et de pourpre il scrute les horizons Ses doigts sont des flambeaux en ma direction
Sa bouche s’ouvre, pareille à un abîme diaphane Psalmodie muette qui me pénètre l’âme Des landes boisées ne reste qu’une vierge place Et le ciel se fait nuit, et la nuit se fait glace.