Autour de moi la foule se mélange, Divagation de mots, de mouvements. Ensemble et unis d'assourdissements, Ils s'empêtrent dans le bain de l'étrange. Moi, au silence j'écris mon regret A mon défunt sommet, toi ! Que le temps Fait en moi d'éternels chagrins latents, Tu manques à chaque pas que je créer...
Tu aurais déjà trois ans en ce jour, Mais jamais je n'ai pu te voir grandir. Car mort né, telle est ma vie ma déchire, Ne voyant plus d'espoir aux alentours. Habillé d'un linceul au lieu d'un lange, Je t'ai porté en ta seule demeure, Au chaud éternel, profond dans mon cœur Là où encore tu vivras mon ange.
Je n'ai que souvenir pour te sentir, Je n'ai que larmes pour te caresser, Je n'ai plus qu'envie pour me redresser, Envie de me battre, me repentir. D'une fin si injuste si blessante, Donner de moi et recevoir la mort ; J'en veux à la vie à ce triste sort Qui me tue d'une douleur lancinante.