Il fait bon vivre un soir au bord de l’onde noire, Quand le roseau qui trempe à l’encre du ruisseau, Trace les destinées sous le reflet ivoire Des nuées. Doucement y bercer son berceau.
Levant l’ancre du vent au dessus des eaux lentes, La mémoire charrie ces heures désolantes ! Dans les prés diaprés où gazouille un moineau, Court l’enfant amusé qui fait fi des jeux d’eau.
Ah qu’il fait bon revivre au bord des derniers jours, Quelques après-midis de ses premiers amours. Et un sourire émerge à narguer le déboire.
J’entends comme l’orage au sommet du clocher… Mais il est toujours temps, et de vivre, et de croire, Tant qu’il reste aux cailloux l’envie de ricocher.