Je m’en allais selon la route qui déserte Les cités. Et malgré les désaccords du vent, Je marchais à grands pas, des jours, des nuits à perte De vue. Dans mon cœur gros, c’était l’été souvent.
Compagnons de déroute, ô chers arbres voyers, Vous saviez m’offrir gîte et couvert aux beaux âges ; Feuilles et fruits tombés, l’automne là, voyez, Vous semblez en chemin comme un vol d’oies sauvages…
Soleil, tour après tour, tu riais, mon ami ; Mais en ces bas ciels gris, et gris à l’infamie, Tu te caches derrière un tissu de mensonges.
Dans la campagne nue, de par les rus, les haies, Je poursuivrai sans but, en laissant à souhait Des trous blancs dans la neige. A moi contrées et songes !