Le regard des statues s’est détourné de moi J’ai perdu mon reflet et ma peau si lisse Pâlit à la lueur de charnels délices Triste créature ayant perdu la foi
Toujours à la quête de nouvelles âmes Mes proies se consument sous mes crocs affamés Je déchire et je bois pour mieux me condamner A l’éternelle vie, éclat de mon drame
Meurtrie par le jour, oubliée des miroirs Je veux tout pardonner ce que l’on m’a donné Savoir renaître du sommeil de damnée Pour souffler mes rêves sur tous les ostensoirs
J’ai vécu avant vous usant plus de cent vies ! Voyageant sans cesse pour répandre mon corps Vivre, mourir, vivre, unissant mes efforts Pour régner tel un Roi aux projets assouvis
C’est au creux de vos bras que je mène la danse Fixant au plus profond vos yeux désabusés Effleurant votre cou sous vos airs amusés Je ne rêve que de vous…. voir tomber en transe
Je ne pourrai jamais rejoindre mon Aimé Même si je m’endors dans la même terre Ses mains sont devenues des grains de poussière Et je meurs en ses yeux à jamais refermés
Et sous les faux-semblants de la réalité Je reste dans l’ombre, aveuglée par les pleurs Mais même au cachot, un pieu au fond du cœur Je serai votre ombre durant l’Eternité !