On m’a pris l’enfance dont je rêvais toujours Dérobé des instants, des mots et des regards Mon corps fut arraché de l’abri d’un amour Et jeté dans l’enfer sans pouvoir crier gare !
A l’ombre du fusil, je chantais doucement Pour ne pas que ma voix atteigne les cieux J’avançais pas à pas, mes cheveux dans le vent Absurde animal sous l’œil noir des dieux.
Mes yeux se sont lassés de juger ce monde Qui a sû me jeter au fond de la tombe J’ai appris à tuer et respirer la mort
Quelques bouffées de sang, quelques bouffées de guerre Qui on sû me donner la foi meurtrière Pour finir mes vieux jours rongé par le remord.