Pourquoi faut-il que cette vie qui n’attendait plus d’aventure voie se lever à la demie du jour comme une échancrure et que la route en droite ligne qui s’en allait vers les nuages suive soudain le vol des cygnes et leur vagabondage
la piqûre d’une rose un pétale qui se pose et la vie se décompose lui résiste qui l’ose
pourquoi faut-il que de l’automne naissent les plus beaux chants d’oiseaux dans l’air du soir leurs cris résonnent bruissant parmi les roseaux de ceux qui tentent le voyage d’orient ou de septentrion combien atteindront le rivage ou mourront par millions
pourquoi faut-il que tu t’éveilles griffé à la pointe du cœur par une épave qui affleure où vient jouer le soleil pourquoi faut-il que l’aventure qui t’effleura divinement te laisse au cœur une écorchure quelques gouttes de sang
la piqûre d’une rose un pétale qui se pose et la vie se décompose lui résiste qui l’ose