Vue sur Paris les toits et les tours d’Italie Et le fronton du Val de Grâce Au faîte des maisons vue sur les chiens assis Que rien n’atteint ni rien ne lasse Vue sur le ciel d’orage fronçant le sourcil Le jour soumis déjà s’efface Les martinets d’été en appelant la pluie Dansent sabbat et se pourchassent Pourquoi la vie Qui passe
Vue sur les broderies au passé empiété Le divan bas et les dentelles Les multiples réveils tricotant sans pitié Envers endroit leur chant mortel Vue sur le vase vide et les fleurs de papier Peinture à l’huile ou aquarelle La télé qui grisonne jamais allumée Et que nous dirait-elle Pourquoi la vie Ment-elle
Vue sur l’ardoise terne où l’orage s’élance Ville fouettée par le malheur Le noble Val de Grâce au fronton Renaissance Parsemé de lueurs Bruits dans l’appartement où craque le silence Fenêtre ouverte et voix qui pleure Mouchoir froissé larmes table médicaments Tout près du lit où l’on se meurt Et la nuit Qui fait peur