Le vertige ondulant des cimes sous le vent Patauge dans la mare du soleil qui se meurt J'ai posé ma douleur comme au fond d'un divan Sur la lèvre argileuse d'un ruisseau roucouleur
Le temps qui de sa griffe sans cesse nous taquine Est la fuite de l'eau confuse entre nos doigts Comme des orpailleurs à genoux qui s'obstinent Nous cherchons la beauté réponse à nos effrois
Malgré que dans la brèche d'un nuage qui s'échancre La corolle brumeuse de la lune apparaisse Une nuit immobile comme une flaque d'encre Se vautre sur la terre en une fange épaisse
Le battement du temps dans nos poitrines maigres Rythme nos pas qui vont résignés et craintifs Vers le sommet pelé de la colline aigre Où s'achève le temps de nos jours fugitifs