Tant de pages tournées au livre de ma vie De feuilles griffonnées au cahier de mes jours J'ai peigné les cheveux des eaux inasservies S'enfuyant vers leur fin en allées pour toujours
La vie est une flèche filant droit à la cible Jamais ne s'arrêtant ne faisant demi-tour Comme l'eau du torrent beauté immarcessible Qui prolonge son chant à l'agonie du jour
Jamais donc une pause un moment de langueur Pour savourer paisible le temps d'un repentir A l'ombre consolante de mon saule pleureur Son chagrin il me semble est de me voir partir
Lors je m'enfoncerai à l'orée de ma nuit Adieu o mes crayons mes carnets moleskine Un sublime carnage déjà m'aura détruit Au revoir les chansons adieu les cavatines
Lorsque tes doigts auront mille fois feuilleté Ces pages bleues et noires où mes mots se reposent Tu fermeras le livre oublieras le cahier Sur le coin de la table à la fenêtre close