Ah mon poème encore est un jardin en friche Et comme en son Eden Eve levant le bras Elle pille et grappille et de sa main déniche Les fruits à peine mûrs que le soir obombra
Etoiles échappées au piège des nuages Mes mots sont étonnés de s'entendre énoncés Par sa bouche pirate osant à l'abordage Des bateaux démâtés sans crainte se lancer
A l'orgasmique acmé du tracé de ses courbes Mon poème n'est rien qu'un écho étouffé Cherchant à s'arracher aux croupissantes bourbes Pour voler au dessus d'une aube ébouriffée