S'avancent les trois Grâces bras dessous bras dessus Trois anciennes beautés deux cents ans au total Se tenant l'une aux autres à petits pas menus Elles rendent visite au parc de l'hôpital
Leur désir n'est que de voir les roses trémières Suivre les papillons seulement du regard Offrir leurs pâles rides aux dernières lumières Contempler l'horizon où leurs beaux yeux s'égarent
Mais c'est bientôt fini le moment de rentrer Va détacher leurs bras chacune s'en va seule Dans la salle à manger vers sa place attitrée Elles n'entendent plus le vent dans les tilleuls
Il sera bientôt temps de s'en aller dormir Toute une nuit profonde bercées de somnifères Toute une nuit sans rêve à les faire frémir Au vague souvenir d'une rose trémière