Ah chers amis libraires écoutez la supplique D'un client et lecteur déjà frappé par l'âge Qui pour se procurer une œuvre poétique Doit se courber bien bas au pied de l'étalage
Le plus souvent hélas le rayon des poètes Se trouve au ras du sol et si pour Aragon Point n'est vraiment besoin de faire une courbette Il en va autrement quand on cherche Villon
A hauteur de nos yeux se trouvent des fessiers Certes parfois jolis mais souvent ordinaires Et pire s'il se peut au volume outrancier Obstacles imparables aux quêtes littéraires
Oh ne condamnez pas l'amateur de Verlaine De Yeats ou de Withman au lumbago cruel Qui le persuadera de se pencher sans peine Sur les livres moins bas de ce bon Paul Claudel.