Je t'ai vue penaude, le coeur au bord du gouffre Pour que moi ton enfant, de famine ne souffre Aux portes d'une église, main tendue en charité Laissant derrière toi, la honte et ta fierté
La mort de ton époux, celui qui fut mon père T'a jetée à la rue te poussant dans la misère Depuis cet instant là, fut pour toi le calvaire Un enfant dans les bras duquel tu étais fière
Le passé n'était plus, le présent en souffrance On vivait dans la rue, j'en frissonne quand j'y pense Puis un jour la camarde vint t'enlever à moi On t'enterra dans un trou on y planta une croix
Une famille d'accueil, m'a prise sous son toit J'avais le gîte et le couvert, mais sans toi j'avais froid Je n'ai pas oublié, je n'ai jamais fait mon deuil Je te vois enfermée, couchée dans un cercueil
Aujourd'hui je revois le passé et ma douce mère Que la vie a sacrifiée à la mort de mon père Trois ans que l'on a vécu, en se sacrifiant pour moi Les hivers dans la rue, me serrant entre ses bras
Je ne savait pas, la tourmente en ton coeur J'étais entre tes bras, je connaissait le bonheur Comme tu as du souffrir, pour que je sois heureux Entre larmes et sourires, tu m'élevais de ton mieux
Aujourd'hui j'ai grandi, j'ai mon coeur qui se serre Car je ne peux te dire, pour la fête des mères Combien je pense à toi, et ô combien je t'aime T'oublier je ne peux pas, je te le dis en un poème