Je n'ai rien oublié ni bisous ni colères Ni mots tendres ni fessées ni moments solitaires D'une vie de gamine déjà révolutionnaire Cherchant à chaque instant ton sourire, ma mère
Je n'ai pas toujours compris tes gestes et tes mots La tristesse dans tes yeux, tes retraits en sanglots Coupable la camarde emportant mon père trop tôt Tes éternels heures, penchée sur son tombeau
La vie suivant son cours peu à peu l'habitude S'installe chez nous entre amours et incertitudes J'étais une gamine, ne rêvant que de solitude Faisant l'école buissonnière, en oubliant ses études
Le temps n'efface rien de l'amour dans les coeurs Tu continuais ta vie, oubliée par le bonheur Je te fis grand-mère, tu vis la vie en couleurs Puis un jour vint la camarde, te frappa en plein coeur
Depuis ce jour, maman, je vois ton triste visage J'ai des regrets, de ne pas avoir su être plus sage De ne pas avoir compris de ta tristesse le message De ne pas avoir donné plus de couleur à ton paysage
Chaque jour tu manques, je voudrais pour une fois Remonter le temps, pour te prendre dans mes bras Te dire combien je t'aime, combien tu comptes pour moi Tout ce que je n'ai pas su faire ou dire quand tu étais là