À quoi bon ruminer les mêmes souvenirs Quand la colère étend son voile sur mon âme ? Encore un soir d'ennui près de l'âtre sans flamme Où tout n'est que chagrin, nostalgie et soupirs.
Le poète a rangé son recueil et sa plume Méticuleusement dans le fond d'un tiroir, Le ressort-il, parfois, pour le plaisir de voir ? Son cœur est-il empli de rage et d'amertume ?
Quand il m'écrit, fielleux, ne plus avoir la foi, Qu'au banquet de l'absurde affluent les ironies Écrasant ses écrits d'exégèses honnies, Je ressens le courroux jaillir au fond de moi.
Il ne reviendra pas, mais comment vous le dire ? Celui qui donnait tant et ne demandait rien, Offrant tout son savoir à qui le voulait bien, A perdu le courage et la force d'écrire.