Marinette n’avait pas un sou dans les poches Et se rendait gaiement au marché de Montreuil Vendre deux gros poulets et des brins de cerfeuil, Afin de s’acheter des nouvelles galoches.
Elle vit en chemin au revers d'un buisson Le curé de Saint-Ouen en pleine galipette Honorant fièrement Sœur Marie-Antoinette, Faut dire qu'ils avaient forcé sur la boisson...
« Comment diantre osez-vous ? » cria-t-elle au passage Écourtant les ébats des jeunes amoureux. « Sous les yeux du Seigneur n’êtes-vous point honteux ? Que vont donc en penser les chrétiens du village ? »
« Par la grâce de Dieu n’allez pas nous trahir », Supplia, prosterné, le curaillon en transe. « Oubliez ce faux pas et gardez le silence, Notre notoriété pourrait bien en pâtir ! »
Mais celle qui n’était jamais à court d’idées Vit l’opportunité de gagner de l’argent : « Donnez-moi du travail, dit-elle fermement, Le gîte et le couvert pour au moins trente années ! »
« Ma fille Alléluia ! C'est promis, c'est juré, Vous allez de ce pas me suivre au presbytère. Les poulets, le cerfeuil, iront dans la soupière : Vous serez désormais la bonne du curé ! »