À vous que j'ai croisés, enfants, adolescents Trop souvent sur ma route, à l'école, au collège, Je vous offre ces mots et tout un florilège De souvenirs amers, de chagrins oppressants.
Vous incarniez si bien ce fameux « âge bête », Auriez-vous oublié votre souffre-douleur ? Allez rappelez-vous, panouilles de malheur, Vos injures, vos coups lancés en pleine tête.
Si j'ai pleuré cent fois, cent fois vous avez ri... Il en fallait si peu pour distraire la foule : « Au Diable le rouquin ! » et le monde s'écroule. Faut-il vous pardonner ? Non ! Pas un cœur meurtri...
Il suffit quelquefois d'une brebis galeuse Pour qu'un groupe se forme, indiscutablement : On juge, on moque, on frappe, infâme châtiment Et s'envole l'espoir d'une jeunesse heureuse.
Jeune homme anéanti, je prônais le cercueil Ayant perdu la foi (vous en êtes la cause)... Mais de ce cauchemar que la bêtise impose J'écris ces quelques vers, pour en faire le deuil.