L'existence est si douce et cruelle à la fois : Ce jour-là, je triais quelques feuilles jaunies, Paperasse entassée au fil des décennies, Lorsque je retrouvai dans une malle en bois...
Une photo perdue au fond d'un vieux cartable ; Souvenir douloureux qu'il me faut oublier, Le portrait émouvant d'un jeune bachelier Souriant pour masquer la douleur qui l'accable.
Féru d'astronomie et brillant lycéen, Bertrand s'imaginait contempler les planètes, Résoudre le mystère intriguant des comètes : Il comptait devenir astrophysicien.
À l'époque j'étais son maître de sciences Et je lui prévoyais un destin fabuleux ; Mais son ciel, embrumé de nuages houleux, D'un éclair foudroya ses belles espérances :
Bertrand aura lutté contre ce mal mortel Rongeant avec fureur sa jeunesse propice ; Que reste-t-il de lui depuis cette injustice ? Une photo fanée au silence éternel.