Je ne sais quel démon, quel spectre maléfique De son ombre oppressante altère mon destin, Dérobe chaque éclat d'un idéal serein Et me suce le sang, teigneux comme une tique.
Il se glisse en silence, insidieux, cynique, Sous son voile embrumé tout espoir semble vain, Ainsi le temps s'égrène et sème le chagrin ; M'âbimant chaque jour dans sa noirceur sadique
Ô quelle sombre nuit, quelle morne torpeur ! Que son rire pervers hante mes insomnies Et ravive, cruel, mes peines infinies !
Mais quel monstre invisible étreint mon pauvre coeur Et l'entraîne avec lui dans sa danse macabre? Son pouvoir redoutable est plus mortel qu'un sabre !