Un voile de bien-être effleure mon visage Comme un soleil d'été dans le matin naissant Pose un rayon d'espoir sur mon cœur languissant, L'étincelle ajoutée au sombre paysage.
Un écho du passé me parle d'avenir Avec des mots bannis de mon vocabulaire: Émoi, parfum, ivresse apaisent la colère Et calment les sanglots qu'on ne peut contenir.
J'aimais la retrouver le soir sous la charmille Et vivre les beaux jours de nos vingt ans heureux, L'étreindre sur ce banc où l'on rêvait, joyeux À notre projet vain d'accroître la famille.
Bien des ans ont passé depuis quelle n'est plus, Proscrite par les dieux de sa tendre jeunesse, Me livrant aux regrets, à l'immense tristesse, Je n'étais plus qu'une ombre, un funeste reclus.
Mais il suffit parfois qu'une colombe pose Le baiser de l'amour sur mon front affaibli, Pour que le souvenir se transforme en oubli Comme un hiver se meurt, faisant naître la rose.
Qu'il est doux maintenant ce frisson sur ma peau Quand une main suave enveloppe la mienne, Elle adoucit mon âme et soulage ma peine ; C'est un souffle d'air pur, un sentiment nouveau.
Demain je signerai la fin d'un mauvais rêve En cueillant au jardin l'amour d'une autre fleur, Je suis si jeune encore et j'aspire au bonheur: Une page se tourne et l'histoire s'achève.