Quand on s’appelle personne Et que l’on marche dans la rue Personne ne nous salue Notre ombre elle-même nous fuit Que ce soit le jour ou la nuit
Quand on s’appelle personne Tous les sentiments nous sont interdits On erre sans but sans bruit À la rencontre de l’Infini Finalement notre seul ami
Quand on s’appelle personne Même ce poème est une injure À celui ou celle qui le lira Au loin le clocher d’une église sonne Ami ! Que je ne commette pas de parjure Que je garde l’anonymat
Quand on s’appelle personne Le cri de nos cœurs n’est que morsure Et ses regrets seulement souillures Le destin distribue, échange ou donne Hélas dans mon cas tout est passoire Ami ! Sauve-moi de ce déboire
Quand on s’appelle personne L’amertume nous envahit La solitude étend ses barrières Même si souvent il y a maldonne La souffrance en un éclair jaillit Mettant à mal nos ornières