Ampleur de la forêt où les mousses malgré L’humide couverture des printaniers feuillages Des pieds le claquement peinent à étouffer : Ils s’envolent et claquent et me portent ; l’orage
Sans prévenir menace et dresse ses oreilles – Impavides vigies vissées aux quatre vents Etonnantes vedettes qui jettent loin devant Les noueux antérieurs d’un si noble appareil.
Nez au vent, ils fendent les futaies les canons Enhardis par le ciel aux ultimes frimas : Autant que les trombes, du dos aux paturons C’est l’enneigée saison que l’on fuit à grands pas.
Ils s’envolent et claquent et me portent les pieds Sûrs ; non ferrés ils envoient ce qu’il faut de sang Pur, de la croupe au garrot, des flancs aux boulets : Puissante est la saccade du corps oscillant
Qui traverse les champs, tantôt les rus franchit, Lèvres musant, queue qui fouaille, sens en alerte, Les trois temps se succèdent, plus fringants qu’alanguis, Alors qu’éclatent au nord sur la plaine déserte
Tous les nuages fuis, et tandis que me portent Et claquent et s’envolent les pieds ailés et lestes Du piaffant équidé à l’encolure forte Ruisselant et fumant sous les ondées agrestes.