C’est par un chaud matin d’été, Toujours et je l’ai remarqué, Qu’advient enfin en mon absence Une rare espèce de renaissance. Précieux diamantage de l’âme Soif incolore d’une allumette Denrée d’un matin qui enflamme Eclairant ses saisons secrètes. Ici, rien de réjouissant Pleurer s’imposerait pourtant Si ce n’étaient la paille et l’or Si ce n’étaient ces clairs trésors. Lenteur, écrin et nourriture, Feu follet, statue et peinture Faille béante, cratère nouveau Divine aiguille du rehaut. Je m’en imbibe, m’en abreuve Buvant lèvres au firmament, Cercueil vivant, berceau de veuve, Elle est un piège tendu au vent. Une mouche sur le melon Et c’est le vice universel Je repose les grains de sel Et je la chasse, c’est selon. Trois cerises dans la corbeille La sève fraîche du soleil Et moi que berce le jet d’eau Je n’ai plus le vertige en haut. Au fond la crête montagneuse Des délices élyséennes Ma solitude qu’elle revienne Des deux c’est elle la peureuse ! Mes épaules gagnent en largeur Sur la grève des infinis Qui sert de cadran pour les heures Qui nous séparent de l’hallali. Raclures de poivre sans raison Piments infects à l’horizon J’observe poétiquement Souris géométriquement. Matrice innée de l’unité Black-out électrique et moderne C’est vrai que j’aurais pu sombrer Sous ces coups bas d’hydre de Lerne. Mais la clairière arque les ciels Fraîchit les tempes et la nuque Donne à ma vie un tour de bielle Rendant ma disgrâce caduque.