On peut entendre à l’horizon dans le silence Tout ce qui braille et ceux qui jouent et ceux qui crient On peut marcher sur l’horizon et le silence Sans que nous voie celui au fond qui nous sourit.
Celui ou celle
Trop de brouillard et de fumée pour que je dise Trop de soleil et trop d’été pour que je voie Et pourtant si c’est elle il faut que je la voie Et pourtant si c’est elle il faut que je lui dise :
C’est moi
C’est elle
Pour qui la vie est belle et sans brume jamais Face au fou surchauffé au Diable incarné Qui sait taire la science quand murmurent à l’oreille Folle fraîcheur des fraises et bon goût des groseilles
Elle
Qui ne sort du jardin que pour mieux jardiner Dont l’audace est souvent par le vent maquillée Et dont il faudra bien éclairer le mystère Qu’elle ouvre au moins les yeux mette un genou à terre
Celle
Dont le regard est loin dans l’enfance passée Qui parfois se dévoile à qui ose parler Qui croit encore au moule celui qu’ont fabriqué Les Hommes pour tenter – oui ! – de se rassurer
Moi
Fraîcheur incandescente petit prince qui peut Prendre soin de sa rose au siècle où les jardins S’ouvrent en pointillés et même quand il pleut Lui souffler à l’oreille qu’elle est sur son chemin
Et qu’elle doit y fleurir ou au moins essayer Avant que Petit Prince ne se pique aux épines Ne pleure de son côté ne parte et ne chemine Pour trouver à son goût sa soif et sa rosée.