Mendiants de braise à l’aube Une pluie de soleil vient étreindre nos corps Le sable sous nos pas est noir de certitude De fer venu d’ailleurs de contrées interdites Où les amants bénis se gonflent de raisins.
A hauteur de violettes un merle malicieux Sur une pierre lance Une trille divinement perçante Pour nos cœurs retenus dans les rets du sommeil
Et le voile levé sur nos paumes mêlées Sur nos cils contingents et nos creux qui se comblent L’étrange reposoir des nuages en feu Vient répandre de fruits le champ de nos espoirs
Verger de notre amour Paix cherchée sans répit Le sentier s’élargit à mesure que les fraises D’une averse étrangère au calme des espaces Se parfument et tremblent sous le souffle des bois
Le bronze des statues Le marbre des fontaines Recueillent les faveurs amoureuses des guêpes Au fur et à mesure qu’enfle sur les hauteurs Le proche embrasement d’insectes invisibles Porteurs de volupté et ouvreurs de persiennes.
Nous tendons peu à peu l’oreille vers la brume Qui ferme le chemin Nous invite à rentrer A desserrer nos mains Et à noyer nos pas Sous la treille du vent dans ceux de la nuée.