Peut-on rêver encore à des moments futiles, Légers et palpitants comme les voit l'enfant ? Peut-on chasser le sort et les amours serviles, Sans la fuite en avant, et un froid au dedans ?
Je veux serrer tes mains, comme une première fois, Souvenirs de gamin, et lové dans tes bras Regarder vers demain, ne plus penser à soi, Poursuivre les chemins, sans aucun apparat.
Mais la peur, souvent, entraîne nos ardeurs A s'éteindre au levant, sous les vieilles douleurs; Comme sables mouvants, nos anciennes aigreurs Restent l'unique amant de nos vagues tiédeurs...
Toi, encore inconnue, qui doute également D'être ici bienvenue, tu attends follement; Même si, prévenue de l'ensorcellement, Ton coeur, dévêtu, refroidit lentement.
Quelles amours nouvelles, assez pures et sincères, Feront vibrer les ailes et effacer l'amer ? A mes yeux, fixe-toi, et regarde le ciel, Nous pourrons le toucher (crois-moi), et tout rendre réel !