Les diables sur les routes
Peut-être as-tu par le passé, croisé des diables sur les routes,
Et les souffrances endurées ont-elles baigné ton coeur de doutes ?
Et de là devoir tout parer, déchiffrer ce que tu écoutes,
Te protéger de tout danger, fuir loin de ce que tu redoutes...
Je ne suis pas si différent, car des diables j’en ai connu,
Le sifflement entre leurs dents, le mensonge de leur vertu,
Je ne peux m’empêcher, pourtant, de croire encore à la venue
D’un ange tendre et bienveillant, que les ténèbres n’ont vaincu.
Si ma parole fût confuse, et mon regard parfois fuyant,
C’était la crainte, et non la ruse, c’était l’espoir en même temps,
Comme une redoutable intruse manipulant les sentiments,
Ce double-je que tu refuses, une tempête du dedans.
Si ma boussole et son aimant tremblaient si fort sous ce vent,
Ce n’était que déchirement, du poète autant que l’amant,
L’impression qu’Eden, désormais, était sous le joug de Satan,
Amour filé de barbelés piquant ma langue et mes élans.
J’aimais pourtant, sans jalousie, deux âmes égales en leur beauté,
Chacune étant l’épiphanie de lointaines obscurités,
Où est le miel, où est l’acide ? Entre les lignes du mystère.
Et si le paradis est vide, vois, tous les anges sont sur terres !
Ils sont gravés tous ces moments, corps et âmes liées éperdument.
S’il y a douleur, s’il y a tourment, alors nous sommes bien vivants !
Il manque une pièce absolument, il y a un coeur qui ne ment,
J’erre ici-bas depuis l’instant où tu renonças au printemps...
Je ne veux de cet avenir, car je veux laisser d’autres traces,
Je veux te voir ne plus souffrir, il faut que tout cela s’efface !
Mon âme encore te désire, elle semble avoir trouvé sa place,
S’il te reste encore un soupir, veux-tu que la Vie nous enlace ?
À Sandra