La mi-août, minuit, clair de Lune, belle étoile, Au-dessus du Tarn, et près du val de Millau, Comme sur les marches d'un théatre antique, Les vacanciers se pressent sur les collines, là-haut, Pour découvrir le viaduc et son fantasmagorique Spectacle des starlettes et de la danseuse étoile.
Les sept artistes filiformes se tiennent par les mains, Elles font de petits pas, des entrechats Et des pointes ;leurs chaussons se mouillent Dans les hautes herbes, refuges des grenouilles. Devant la Lune rousse, passe, en silence, un chat- Huant qui donne le frisson en un tournemain.
Les vaisseaux vaporeux des brouillards nocturnes, Poussés par une légère brise du vent d'Autan, Annoncent les prochains nuages de pluies ; Les sept piles du viaduc chaussées de leurs cothurnes Sont, au clair la Lune, sept frèles danseuses; pourtant, Comme des lyres, les haubans consolident leurs appuis.