Il était oiseau, serin heureux, dans sa cage ; Il était oiseau, chardonneret, sur sa branche ; Et, ils étaient deux oiseaux libres de pleins d'envies. Lequel des deux oiseaux serait-il le plus sage ? Le serin, tout serein, en gazouillis s'épanche ; Le chatdonneret, libre, par mille graines est ravi.
-A boire et à manger, là, au fond de sa cage, Ce cousin me semble être un riche privilégié ; Je lui offrirais bien en échange mon arbre, Toutes les branches feuillues et tous les verts bocages ; Qu'il me cède son refuge, je suis son obligé... Mon offre, ce n'est pas sûr, le laisserait-il de marbre ?
Voilà nos deux envieux sur le point de conclure ; Chardonneret plein d'audace tire la chevillette ; La cage s'ouvre et libère le serin libre et fou Qui va devoir chercher ses graines dans la nature Et voleter bien loin pour manger ses miettes. Dites-moi lequel des volatiles est le plus fou ?