Elle est, là, assise sur son fauteuil, La jolie petite demoiselle handicapée ; Elle a le noir du jour dans l’œil, Elle n’est jamais inoccupée.
C’est la petite vendeuse du coin Qui chante de sa jolie voix mutine, Sans jamais faire de tintouin, Aux denières heures des matines.
«Regardez, comme elles sont belles Mes pommes, mes poires et mes oranges ; Et pour vos confitures de belles mirabelles, Sans oublier les belles grappes de la vendange. »
Elle prend, sourie, caresse et montre ses jolis fruits ; Elle respire l’odeur suave d’une douce pèche mure Qu’avec une fine popeline, délicatement, elle essuie ; Elle vante, de sa voix douce, la finesse de sa pelure.
Sa gentillesse et son sourire arrêtent le chaland Qui gentiment s’attarde, aussi, pour le plaisir. Elle n’est pas comme tous les autres marchands; La petite vendeuse du coin, pour nous, sait choisir.
Aveugle, elle ne voit pas le Soleil Ni le jour ; Mais toujours, Elle sera, pour nous, un soleil.