La stridulation des cigales Au moment de la sieste Ne dérange pas du tout Grand-père et grand-mère Qui donnent un concert de ronflements A l'ombre de la treille Bien installés dans leurs chaises longues
Les chardonnerets lancent leurs mélodieux chants Vertigineusement arpégés Accompagnant harmonieusement Les rêves tièdes de ces moments de canicule
Dans le bassin qui déborde L'eau fait un rafraîchissant clapotis A peine perturbé par le chuchotement Des enfants babillards Qui surveillent les réactions des dormeurs Afin de moduler leurs quelques éclats de rire Causés par leurs polissonneries
Les houp houp houp de la huppe font s'écouler Plus lentement les heures chaudes estivales Sous l'avant toit la maternelle hirondelle trisse En donnant la becquée à sa nichée
Le lézard craintif se hasarde Sur les dalles brûlantes de la terrasse Attiré par les moucherons des althaeas en fleurs Les papillons les bourdons et les abeilles Visitent avidement le massif des lavandes Au clocher du village les trois coups sonnent La fin de la sieste
Grand-mère inquiète ouvre un oeil Grand-père baille et s'étire lentement Les cigales se taisent Les chardonnerets s'envolent