L'aigle royal plane majestueusement Au dessus de la vallée profonde Et rase les falaises de rochers escarpés ; Son regard perçant sonde impérieusement Toutes les proies qui se terrent, à la ronde, Et, qui ne seront,certes,pas toutes rescapées.
L'aiglon, au bord de l'aire, sur le rocher à pic, Suit avec attention cette partie de chasse ; Il est prêt pour l'envol, il a onze semaines. Son géniteur, le roi des oiseaux, s'applique A lui enseigner les recoins des crevasses Qui seront quelque peu ceux de son domaine.
L'aiglonne, sa soeur, encore un peu trop jeune, Appelle sa mère qui trompette et la couve ; Sur les cimes, au printemps, le vent du nord est froid. C'est elle, avant sa mère, comme toujours, qui déjeune ; L'aigle , dans ses serres, apporte tout ce qu'il trouve... Marmottes, tétras, chamois sont leurs repas de roi.