Le coup de foudre
La pluie tombe doucement,"plic-plic-plic", elle crépite
Je l'entends "tip-tip-tip" sur mon vieux parapluie;
J'avance assez vite, mais vite, de plus en plus vite,
Quand j'aperçois, là-bas, "plic-plic-plic" sous la pluie.
Les pieds tempés,cheveux mouillés dégoulinant,
Sans parapluie, tête enfoncée dans les épaules...
Je m'avance, poli, révérant, hallucinant,
Et je me trouve, alors là, épaule contre épaule...
"Acceptez-vous, Mademoiselle, je vous abrite ?
Si minable qu'il soit, il peut protéger."
Mais la pluie, de plus en plus forte, crépite ;
Une porte, là, ouverte acueuille les naufragés.
Toujours silencieuse, la belle hoche la tête "oui" ;
Cette porte salvatrice est l'entrée d'un hôtel.
Je suis attentionné, elle est toutes ouies ;
Le hasard n'est-il pas toujours accidentel ?
"Nous pourrions entrer,demander une chambre
Et nous faire sécher la tête et les épaules"
La belle inconnue, divinement pure se cambre ;
Et elle dit "oui !oui !" comme un petit chat qui miaule.
Notre pudeur nous oblige à nous séparer ;
Mais le hasard a fait que nous nous sommes compris.
Nous nous prenons la main, sans être désemparés ;
Le chemin, devant nous, est un parterre fleuri.
Tout trempés que nous sommes,
Nous voilà seuls au Monde.
L'Amour ! L'Amour en somme
N'est pas une chose immonde.
Nous nous sommes enlacés,
Nos corps au corps à corps,
Sans gestes déplacés,
C'est le hasard, d'accord !
"La pluie ?" "Oui ! Oui !"
"L'Amour ?" "Toujours ! Toujours !"
"Voulez-vous m'épouser ?" "Oui !"
"Pour le meilleur et pour le pire ?" "Toujours !"
Verdun sur Garonne le 29 mars 2010