Il est l’assassin qui purge sa peine, Et voilà déjà dix ans que ses yeux délavés Regardent la campagne au-delà des barreaux ; Il est un assassin, mais, il n’a pas de haine Envers les juges, les jurés, les avocats du barreau Qui ont pour preuve le sang giclé sur les pavés.
Je suis l’assassin et je purge ma peine, Et voilà déjà dix ans que mes yeux délavés Regardent, au printemps, à travers les barreaux, Ces rêves de liberté, d’espoir, cette vaste plaine Où les coquelicots rouges, dans les blés cultivés, Font penser au sang versé de la main du bourreau.